Reconnaissance du rôle de l’agriculture à travers les Paiements pour Services Environnementaux
Dans la mesure 24 du plan biodiversité datant de 2018, une action ciblait la mise en place d’un dispositif expérimental de paiements pour services environnementaux (PSE) par les Agences de l’eau. A l’échelle du bassin Adour-Garonne, une expérimentation a été menée dès 2019, c’est le fruit d’une forte mobilisation des services de l’Agence de l’eau mais également d’un grand nombre d’acteurs (agriculteurs, associations, organismes professionnels agricoles, collectivités) ainsi que l’expertise de Solagro, entreprise associative spécialisées en agro écologie et qui a développé un outil opérationnel.
Fin 2019, une première réunion locale a eu lieu avec une quinzaine d’agriculteurs afin de leur présenter le dispositif. Cette réunion s’est déroulée en présence de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, de Solagro, de l’association COPAGE (organisme auditeur du département) et du Syndicat Mixte Lot Dourdou (animateur territorial sur le Lot amont). Suite à cela, l’association COPAGE a réalisé 8 audits. Ces derniers ont donné lieu à un premier paiement dès le premier trimestre 2020, à l’exception d’une exploitation agricole qui avait déjà engagé une MAEC et qui n’a donc pas pu y prétendre.
L’Agence de l’eau Adour-Garonne espère pouvoir doubler le nombre de PSE en 2020 et le territoire lozérien fait partie de ceux ayant encore un gros potentiel en raison du grand nombre d’exploitations pouvant en bénéficier. Deux nouvelles réunions territoriales seront programmées au mois de juin à l’attention des agriculteurs afin de réaliser de nouveaux audits en 2020.
L’objectif principal de cette démarche consiste à rémunérer les services rendus par les exploitations agricoles lorsque leurs pratiques contribuent à la préservation de l’environnement, au-delà de la réglementation. Cette expérimentation permet de tester une nouvelle forme de soutien basée sur la reconnaissance des pratiques agricoles favorables à la protection de l’eau, des milieux aquatiques, du sol et de la biodiversité.
Au total, 19 territoires à l’échelle du bassin Adour Garonne ont été retenus. Pour être éligibles, les agriculteurs ne doivent pas avoir de contrats de mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) ou de conversion ou maintien à l’agriculture biologique (CAB ou MAB) en cours. Par ailleurs, les élevages doivent avoir plus de 50% de leur parcellaire dans le périmètre, un chargement animal inférieur à 1,4 UGB/ha et un indice de fréquence de traitement (IFT) inférieur à la référence régionale pour chaque culture. Les agriculteurs volontaires et répondant à ces critères peuvent alors réaliser un pré-diagnostic de leur exploitation, via une plateforme internet, qui est ensuite transmis à un organisme local formé pour réaliser un audit complet. Cet audit permet de vérifier si l’exploitation est éligible et si elle peut bénéficier du dispositif PSE grâce au soutien de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, le temps que la prochaine Politique Agricole Commune soit mise en place.
En 2019, 450 audits ont été réalisés à travers le bassin donnant lieu à 382 PSE d’une moyenne de 6300€/an.
En Lozère, un territoire test a été ciblé et se base sur les limites des bassins versants « Lot-Amont et Haute-Truyère ». Sur ce territoire, 131 exploitations répondent au critère spatial en ayant 50% des surfaces dans le périmètre.
Contact : Nina COMBET – Association COPAGE Territoire expérimental « Lot-Amont et Haute-Truyère »