Le Groupe Projet Zones Humides de l’APCA réuni en Lozère !
Du 5 au 7 juin 2019, les techniciens des Chambres d’agriculture en charge des zones humides, représentants de leurs régions à l’échelle nationale, se sont retrouvés pour la première fois de façon décentralisée en Lozère, pour découvrir les différents milieux et plusieurs actions mises en place sur le département.
Accueillis par les élus de la Chambre d’Agriculture (Eric Chevalier) et du COPAGE (Patrice Boulet), vingt-cinq participants locaux ou issus d’autres départements ont ainsi pris connaissance de projets en cours en lien avec les zones humides lozériennes, qui représentent à elles seules près de 15 000 hectares, répartis majoritairement sur l’Aubrac, la Margeride et le Mont Lozère.
Les interventions ont porté sur deux enjeux importants pour les éleveurs du département, à l’origine de deux groupes de travail, dans le cadre de la Cellule d’Assistance Technique aux gestionnaires de Zones Humides animée par Anne Colin, chargée de mission au COPAGE : la qualité de l’eau d’abreuvement au pâturage et les fourrages issus des prairies humides de fauche. En effet, depuis 2016, des analyses fourragères réalisées sur des foins issus de prairies humides productives ont montré une qualité fourragère variable, mais dont la moyenne semble comparable, voire meilleure à ceux des prairies sèches.
Cela n’occulte pas les difficultés de récolte et de séchage souvent évoquées par les éleveurs lors des années pluvieuses. Par ailleurs, depuis 2018, des suivis de qualité d’eau sont effectués sur des points d’abreuvement aménagés et non aménagés, en lien avec le GDS Lozère (Aurélie Guirlin), ce afin de connaître l’évolution bactériologique dans le milieu naturel due à la présence des troupeaux, et les différences de qualité observées dans les bacs aménagés, avec ou sans flotteur.
Les premiers résultats, qui seront à vérifier par la suite, montrent une forte augmentation du taux de bactéries dans le milieu (E. coli, entérocoques et spores ASR) pendant la saison de pâturage. La présence de ces bactéries dans l’eau d’abreuvement pose des questions sanitaires pour le troupeau, avec des impacts qui peuvent être cumulés de l’amont vers l’aval des petits ruisseaux. Enfin, la réhabilitation d’une sablière et l’aménagement des berges du Bès (Aubrac), par les Fédérations Départementales des Chasseurs (Christophe Rieutort) et de la Pêche et de la Protection du Milieu Aquatique (Valérie Prouha) ont fait l’objet d’un projet biodiversité soutenu par l’Agence de l’Eau Adour Garonne.
Les travaux et la gestion agricole associée sur ce site permettront de préserver l’existence d’espèces avicoles et piscicoles d’intérêt patrimonial que sont la Bécassine des Marais et la Mulette perlière. Bertrand Dury, pédologue et référent national zones humides à la Chambre d’agriculture de Saône et Loire, a ensuite clôturé la première journée en présentant les formations dédiées aux zones humides et le guide à l’usage des conseillers, édité par l’APCA afin de rendre les définitions et réglementations associées aux milieux humides accessibles à tous.
Les journées se sont poursuivies le lendemain par des visites de parcelles humides pâturées et fauchées sur l’Aubrac et la Margeride, avec l’intervention sur la flore de Pierre-Marie Le Hénaff, botaniste au Conservatoire Botanique National du Massif Central. Bertrand Dury a également permis au groupe d’une vingtaine de personnes de se former à l’observation des sols de zones humides. Après ces journées passées en Lozère, Floriane Di Franco, animatrice des groupes eau et zones humides à l’APCA, souhaiterait désormais renouveler annuellement ce type de programmation, très riche en échanges techniques et retours d’expériences, pourvu que les techniciens des autres départements relèvent le défi d’accueillir le groupe chez eux les prochaines années !
Contact : COPAGE – 04 66 65 64 57 – copage.lopia.fr